samedi 25 décembre 2010

Notes d’ethnographie et de linguistique

BIARNAY Samuel
Notes d’ethnographie et de linguistique berbère
1924

Ce volume – publication des papiers laissés par Biarnay, prématurément enlevé à nos études – comprend deux parties bien distinctes :
- des notes d’ethnographie (partie I),
- des notes de linguistique berbère (partie II).

Les notes d’ethnographie ont été recueillies pour la plupart pendant le séjour de l’auteur à Tanger. Courtes et multiples, elles touchent un peu à tout : à la célébration des fêtes, à la vie agricole, et surtout à l’individu, à sa naissance, et aux pratiques magiques dont il est le centre. Elles représentent peu de chose à côté de ce que Biarnay eut pu donner lui-même, car, confiant en son excellente mémoire, il ne notait guère : elles n’en sont pas moins d’un très grand intérêt et gagnent encore par la notation d’un certain nombre de formules en parlers ruraux arabes du voisinage.

J’insisterai surtout sur les notes de linguistique berbère. Pour posthumes qu’elles soient, ces notes recueillies à Berrian, dans le Mzab représentent non le dernier état de la pensée de Biarnay, mais bien le premier : c’est avec l’enquête menée à Ouargla – elles s’apparentent étroitement, une de première auxquelles il se soit livré : ce sont les mêmes préoccupations, en germe ici, plus accentuées là, d’ordre morphologique ou lexicographique avant tout ; l’intérêt de la phonique qui devait tant le passionner dans les dernières années de sa vie, et faire sa grande valeur comme berbérisant, ne lui apparaît pas encore clairement : il n’en prendra tout à fait conscience qu’au contact de parlers franchement spirants : ceux du Rif. Il y a une étape dans sa pensée autour de 1910 : les notes sur Berrian sont antérieures à ce moment.
Ce serait mal apprécié la valeur de ces notes que de vouloir les considérer simplement en fonction des grandes enquêtes récentes, comme celle du P. de Foucauld sur l’Ahaggar ou de M. Destaing sur les Ida ou Semlal : il est claire que la notation phonétique manque de souplesse, que le relevé des formes est à peine ébauché et que le glossaire est relativement mince. Ce qu’il faut considérer c’est leur intérêt local. Nous n’avions rien encore de Berrian : 12 pages de texte, 60 pages de glossaire forment un appoint loin d’être négligeable.

Plusieurs Berbérisants avant Biarnay s’étaient déjà occupés des parlers du Mzab : en particuliers M. Mouliéras pour les Beni Isguen, et surtout René Basset pour Ghardaïa et Mélika : par une heureuse fortune, les enquêtes se juxtaposent et ne se recouvrent pas ; ainsi les quelques éléments réunis nous permettent d’ébaucher l’étude de comparatisme régional qui s’imposera un jour pour le Mzab et à la quelle cette région se prête si bien. Berrian est à l’heure actuelle, l’endroit pour lequel nous avons le plus de matériaux, et parmi les plus sûrs.


André BASSET
In Hesperis, 1925. Publications de l’Institut des Hautes Etudes Marocaines. XII.


Les deux parties (I et II) sont disponibles sur www.eboxeditions.com :
- Notes d’ethnographie et de linguistique berbère

partie I : Nord africaines.
partie II : Les dattiers de l'oasis de Berrian.


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